Questions et réponses

Vous jouez à des jeux de hasard et d’argent et vous vous posez des questions liées à cette activité ?

Cette page  a été conçue pour vous fournir des réponses claires et utiles aux questions les plus courantes concernant les jeux de hasard et d’argent, ainsi que des conseils pratiques pour vous aider. Vous y trouverez des informations pour mieux comprendre les comportements liés au jeu, les risques associés, ainsi que les ressources disponibles pour obtenir de l’aide.

Cette FAQ est pour l’essentiel la propriété intellectuelle et la responsabilité institutionnelle de l’équipe du Centre du jeu excessif (CHUV).

Jeux de hasard et d’argent

Qu’entend-on exactement par un jeu de hasard et d’argent ?

expand_more

Un jeu de hasard et d’argent est une activité ludique impliquant de l’argent ou un bien, dont l’issue dépend principalement ou entièrement du hasard. Contrairement aux jeux d’adresse, où les compétences et l’expérience influencent le résultat, les jeux de hasard laissent peu de place à la maîtrise par le joueur ou la joueuse.

Quelques exemples de jeux de hasard et d’argent :

  • Machines à sous
  • Appareils de loterie électronique
  • Paris sportifs et hippiques
  • Roulette
  • Poker
  • Jeux de loterie de tirage (p.ex. loto)
  • Jeux de loterie de grattage

A l’heure actuelle, pratiquement tous les jeux de hasard et d’argent sont accessibles en format online.

Pour quelles raisons est-on amené à jouer à des jeux de hasard et d’argent ?

expand_more

Pour les personnes qui jouent de façon récréative, sans que leur comportement de jeu n’occasionne de difficultés, les motivations à jouer sont le plus souvent liées :

  1. aux émotions ainsi procurées (recherche de divertissement, de tension, d’excitation, de plaisir, etc.),
  2. au contexte social (passer un bon moment avec des ami·e·s, se sentir reconnu·e, etc.)
  3. à l’argent (chercher à « tenter sa chance », espoir de gagner, etc.)1

Ces mêmes motivations se retrouvent fréquemment chez les personnes qui jouent de manière problématique. Toutefois, elles prennent une autre tournure car d’autres motivations deviennent prépondérantes. Par exemple, l’espoir de gagner devient celui de récupérer ses pertes (« se refaire ») et la recherche de sensations fortes agréables se mue en volonté de fuir des problèmes ou de diminuer des émotions négatives, un sentiment de frustration, voire un état dépressif. 2

Quels sont les différents types de comportements de jeu ?

expand_more

Pour beaucoup, les jeux de hasard et d’argent sont une source de divertissement sans conséquences majeures. Cependant, certains individus peuvent perdre progressivement le contrôle de leur comportement de jeu, ce qui peut avoir des répercussions négatives graves pour eux-mêmes et leur entourage. Ce processus de perte de contrôle se développe souvent de manière graduelle et subtile. Le schéma 3 ci-dessous illustre les différents comportements de jeu observés dans la population générale.

Il existe ainsi plusieurs niveaux de comportement de jeu :

  1. Absence de jeu : Personnes qui ne jouent pas du tout.
  2. Jeu récréatif : Activité sans problème, jouée de manière occasionnelle, avec une gestion contrôlée des finances et acceptation des pertes.
  3. Jeu à risque : Comportement avec des conséquences négatives, telles que des problèmes financiers ou sociaux, où les joueurs augmentent leurs mises en espérant récupérer leurs pertes.
  4. Trouble lié au jeu d’argent : Comportement sévère avec des difficultés importantes à contrôler le jeu, entraînant des impacts graves sur la vie personnelle, professionnelle et émotionnelle, souvent accompagné de dettes et de troubles psychologiques.

Le jeu excessif englobe à la fois le jeu à risque et le trouble lié au jeu d’argent.

Jeu excessif et problématique

Pourquoi développe-t-on un trouble lié au jeu d’argent ?

expand_more

Différents modèles tentent d’expliquer pourquoi certaines personnes sont plus sujettes que d’autres à développer un trouble lié au jeu d’argent.

  • Les modèles comportementaux 4montrent que le jeu devient addictif par renforcement positif : les gains occasionnels encouragent à continuer de jouer. Même si les pertes surpassent les gains, l’espoir de reproduire un gain initial significatif, mémorisé comme une expérience positive, pousse les joueurs et joueuses à persister.
  • Les modèles cognitifs 5 expliquent les troubles liés au jeu d’argent par des croyances incorrectes, notamment sur la possibilité d’influencer les résultats. Ces croyances intensifient le comportement de jeu, malgré deux principes fondamentaux : l’espérance de gain négative (les personnes qui jouent perdent à long terme) et l’indépendance des tours (chaque partie est indépendante). Les joueurs et joueuses pensent à tort que plus ils·elles jouent, plus ils ont de chances de gagner, ou qu’un gain précédent affecte les chances de futurs gains.
  • Les modèles neurobiologiques 6 soulignent que les troubles liés au jeu d’argent impliquent une dérégulation du « circuit de la récompense » dans le cerveau, où la dopamine joue un rôle clé. Cette dérégulation, surtout lors de l’anticipation de gains, conduit les personnes à jouer pour réguler leur niveau de dopamine et soulager temporairement un mal-être.

Ainsi, les causes des troubles liés au jeu d’argent sont considérées comme multiples, incluant des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux

Existe-t-il des prédispositions à développer un trouble lié au jeu d’argent ?

expand_more

Il n’existe pas de profil-type pour les personnes développant un trouble lié au jeu d’argent, mais ce trouble est plus fréquent chez les hommes jeunes (20-30 ans), de statut socio-économique modeste, séparés ou divorcés, et ayant des traits impulsifs 7.

Les adolescent·e·s et jeunes adultes en Suisse romande sont dix fois plus à risque que les plus âgés 8.

Pour ce qui est des offres de jeux en ligne, les jeunes adultes sont particulièrement vulnérables. Les personnes qui présentent un comportement de jeu en ligne à risque ou problématique sont davantage représentées chez les 18-29 ans que dans les autres tranches d’âges. 9

Combien faut-il perdre d’argent pour que l’on parle d’un trouble lié au jeu d’argent ?

expand_more

La gravité d’un trouble lié au jeu d’argent ne se mesure pas uniquement par le montant des pertes financières, qui peut varier selon les moyens de chacun·e. Les personnes ayant un comportement de jeu problématique rencontrent souvent des difficultés financières, mais ces problèmes s’accompagnent fréquemment de problèmes familiaux, sociaux, professionnels, ainsi que de troubles de santé physique et émotionnelle. La perte de contrôle sur le comportement de jeu, comme jouer plus souvent, plus longtemps ou avec plus d’argent que prévu, et ses conséquences négatives, sont des indicateurs plus fiables du trouble que les simples montants engagés ou perdus.

Quelle proportion de la population est touchée par un comportement de jeu excessif ?

expand_more

Sur le plan international, entre 0.12% et 5.8% de la population sont touché·e·s par un comportement de jeu excessif, ces pourcentages variant selon les outils d’évaluation, les pays et l’accessibilité aux différentes offres de jeux 10.

En Suisse, d’après une enquête nationale réalisée en 2022, 4,3% de la population sont concernés si l’on se base sur les 12 derniers mois 11. Une étude menée auprès de jeunes hommes (18-22 ans) en Suisse romande estime que 17.6% ont présenté un comportement de jeu à risque au cours des 12 derniers mois, et 3.6% ont présenté un comportement de jeu problématique 12

Aspects légaux

Quelle loi encadre les jeux de hasard et d’argent en Suisse ?

expand_more

En Suisse, il s’agit de la Loi fédérale sur les jeux d’argent (LJAr), entrée en vigueur avec son ordonnance (OJAr) le 1erjanvier 2019. Cette loi vise à :

  • Protéger de manière appropriée la population contre les dangers inhérents aux jeux d’argent.
  • Assurer une exploitation sûre et transparente des jeux d’argent.
  • Garantir que les bénéfices nets des jeux de grande envergure (p. ex., loteries nationales, billets à gratter, paris sportifs), à l’exception des jeux d’adresse et de certains jeux de petite envergure, soient affectés intégralement et de manière transparente à des buts d’utilité publique.
  • Garantir qu’une partie du produit brut des jeux de casino soit affectée à l’assurance-vieillesse, survivants et invalidité (AVS/AI).

La loi suisse sur les jeux d’argent (LJAr), en vigueur depuis 2019, régule les loteries (Swisslos et Loterie romande) et les casinos (terrestres et en ligne), avec des organes de surveillance fédéral (CFMJ) et intercantonal (Gespa).

Un comportement de jeu excessif peut-il amener à commettre des actes illégaux ?

expand_more

Une minorité des personnes qui présentent un comportement de jeu excessif va recourir à des activités illégales pour continuer à financer leur pratique de jeu ou pour tenter de remédier aux difficultés financières liées à leur comportement. Les délits les plus fréquents sont non violents (vols, fraudes, escroqueries diverses, etc.) et sont généralement motivés par la nécessité d’obtenir de l’argent pour jouer 13. Néanmoins, d’autres raisons pourraient expliquer ce lien entre comportement de jeu et actes illégaux, telles que la prise de risque 14. On notera que, souvent, au moment du vol ou de la fraude, la personne pense pouvoir rendre l’argent volé pour jouer après qu’elle aura gagné, considérant ainsi son acte davantage comme un emprunt que comme un vol.

Conséquences et comorbidités du jeu excessif

Quelles sont les conséquences d’un comportement de jeu excessif ?

expand_more

Un comportement de jeu excessif entraîne toujours des conséquences négatives, avec un degré de gravité variable selon la situation individuelle. Les conséquences les plus couramment rapportées par les personnes qui jouent et par leur entourage se trouvent dans notre rubrique consacrée aux conséquences.

Les personnes qui jouent de manière excessive ont-elles fréquemment des troubles psychiques ?

expand_more

Globalement, les personnes qui présentent un comportement de jeu excessif présentent plus souvent des troubles psychiques que la population générale. On estime qu’entre 17 et 23% des personnes qui ont un comportement de jeu excessif présentent des troubles de l’humeur (p. ex., état dépressif) ou des troubles anxieux 15, prévalence plus élevée que chez les personnes ne présentant pas de difficultés avec les jeux d’argent. Il est souvent difficile de déterminer si c’est le comportement de jeu excessif qui conduit aux troubles psychiques ou l’inverse, le type d’interdépendances variant d’une personne à l’autre 16. Il est cependant certain que le stress occasionné par les pertes financières et les difficultés diverses liées au comportement de jeu excessif ne favorisent pas le bien-être psychologique de la personne qui joue. La détresse et le sentiment d’impasse peuvent être parfois si importants qu’ils conduisent à des idées suicidaires.

Substances et jeux d’argent, quelles sont les similitudes ?

expand_more

Le trouble lié au jeu d’argent est considéré comme une « addiction comportementale », au sens d’un trouble addictif non lié à une substance. Il partage cependant un certain nombre de points communs avec les troubles liés à l’usage de substance.

Ces caractéristiques communes sont notamment :

  • une envie « irrépressible » de consommer le produit ou de pratiquer le jeu (craving),
  • une perte de contrôle de la consommation ou du comportement,
  • des tentatives infructueuses pour arrêter ou limiter le comportement problématique et des conséquences négatives découlant du comportement en question.

On observe aussi fréquemment des symptômes de tolérance, c’est-à-dire un besoin d’augmenter la quantité de la substance ou du comportement problématique pour obtenir un effet satisfaisant ainsi que, dans certains cas, des symptômes de sevrage, qui se traduisent par une tension ou une nervosité lorsque la prise du produit ou le comportement ne peuvent avoir lieu.

Les personnes qui jouent de manière excessive ont-elles fréquemment un trouble lié à l’usage de substance ?

expand_more

On estime que 21% des personnes qui ont un comportement de jeu excessif présentent un trouble lié à l’usage d’alcool et 56% ont une dépendance à la nicotine 15. Sept pourcents présentent un trouble lié à l’usage de substances psychoactives. Ces prévalences sont plus élevées que chez les personnes ne présentant pas de comportements de jeu excessif.

La nature de ce lien n’est pas entièrement claire. On retrouve plus de consommations problématiques de substances chez les personnes présentant un comportement de jeu excessif, et l’on retrouve plus de problèmes de comportements de jeu excessif chez les personnes présentant une consommation problématique de substances. Une hypothèse est qu’il existerait des facteurs de vulnérabilité communs aux différents comportements problématiques, que ce soit avec ou sans substances 17.

Un comportement de jeu excessif peut-il conduire au suicide ?

expand_more

Il existe une forte association entre le jeu excessif et le suicide. Les adultes avec un trouble lié au jeu d’argent ont une mortalité générale multipliée par 1,8 et une mortalité par suicide multipliée par 15 18.

On observe également que les personnes qui consultent pour un comportement de jeu excessif ont fréquemment des idées suicidaires et qu’un pourcentage non négligeable d’entre elles a déjà fait une ou plusieurs tentatives de suicide 19.

Les pertes importantes liées au jeu, les troubles psychiques et l’usage de substances, ainsi que la tendance à l’impulsivité, expliquent en partie ce risque accru de suicide.

Jeux en ligne, jeux vidéo et cryptomonnaies

Comment expliquer l’essor des jeux de hasard et d’argent en ligne ?

expand_more

L‘offre de jeux de hasard et d’argent en ligne est en pleine expansion dans le monde, tout comme en Suisse où cette offre a triplé entre 2019 et 2021, passant de 4 à 10 casinos en ligne 20. Cela s’explique par l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur les jeux d’argent (LJAr), qui autorise depuis 2019 les casinos suisses à proposer une offre en ligne. L’offre de jeux de hasard et d’argent en ligne ne se limite pas aux jeux de casino : les paris sportifs, jeux de loterie, tirages ou grattages, ainsi que les jeux illégaux en ligne, en font partie intégrante.

D’après une étude réalisée en Suisse, chez les personnes qui jouent, le nombre de personnes jouant en ligne une fois par semaine ou plus a lui aussi augmenté entre 2018 et 2021, passant de 25% à 30% 10. Durant cette période, la démultiplication de l’offre disponible, le marketing intensif de ces pratiques ainsi que l’enchaînement de périodes de semi-confinement pourraient expliquer pourquoi cette pratique s’est particulièrement répandue.

Les jeux de hasard et d’argent sont-ils plus dangereux lorsqu’ils sont pratiqués en ligne ?

expand_more

En 2021, environ 6.6% des personnes ayant joué à des jeux de hasard et d’argent en ligne ont rapporté des comportements problématiques modérés à sévères en lien avec les jeux en ligne 21, contre 4.4% en 2018. Les personnes qui jouent en ligne ont une fréquence de jeu plus importante que les personnes qui jouent à des jeux « terrestres » et rapportent des difficultés financières plus importantes 22.

Quels sont les liens entre les jeux de hasard et d’argent et les jeux vidéo ?

expand_more

La frontière entre jeux vidéo et jeux d’argent devient floue en raison de la « gamblification » des jeux vidéo et de la « gamification » des jeux d’argent.

Les jeux vidéo gratuits (« free-to-play » ou F2P) utilisent des stratégies de monétisation qui ressemblent aux mécanismes de jeux d’argent, comme les achats intégrés « pay-to-win » qui augmentent les chances de succès moyennant une dépense réelle, souvent dissimulée sous des microtransactions.

Les « loot boxes » sont des boîtes virtuelles obtenues en jeu ou par achat, avec un contenu aléatoire qui rappelle les jeux de hasard : on paie pour la chance de gagner un objet dont la valeur ou l’utilité est incertaine. Ces mécanismes présentent plusieurs problématiques, notamment la possibilité d’achats illimités, l’absence de transparence sur les probabilités de gain, et la possibilité de revendre les objets obtenus.

La spéculation de cryptomonnaies s’apparente-t-elle à un jeu de hasard et d’argent ?

expand_more

Le marché des cryptomonnaies, avec sa volatilité et son activité continue 24h/24, 7j/7, peut inciter les traders et tradeuses à adopter des comportements spéculatifs similaires à celui des personnes qui jouent à des jeux de hasard et d’argent. Ces similitudes incluent la perte de contrôle, le désir de récupérer des pertes, et l’emprunt d’argent. Les personnes qui tradent des cryptomonnaies partagent un profil similaire à celui des joueurs en ligne : des hommes jeunes (20-30 ans) avec une tendance à l’impulsivité. La forte présence des cryptomonnaies sur les réseaux sociaux contribue à leur popularité parmi les jeunes adultes 23. Cette problématique du trading excessif de cryptomonnaies mérite une recherche scientifique approfondie.

Prévention et soutien face au jeu excessif

Quelles sont les mesures de prévention du jeu excessif ?

expand_more

Il existe deux types principaux de mesures pour la prévention des problèmes liés au jeu.

  1. Prévention structurelle : Cette approche législative et réglementaire vise à modifier l’environnement des jeux d’argent. Elle inclut des régulations sur la publicité, les limites d’âge, et la restriction de l’offre, comme les heures d’ouverture des établissements de jeu. Elle implique également la formation du personnel pour détecter et exclure les joueurs et joueuses en difficulté.
  2. Prévention comportementale : Cette approche éducative cible directement les comportements et motivations individuelles. Elle comprend des campagnes de sensibilisation (universelles ou ciblées), des ateliers en milieu scolaire ou professionnel, et d’autres initiatives pour informer et éduquer les personnes sur les risques du jeu.

Le concept de « jeu responsable » désigne les initiatives de l’industrie du jeu visant à réduire les comportements de jeu excessifs et leurs effets négatifs. Il est parfois élargi pour inclure des politiques publiques collaboratives entre les opérateurs de jeu, les autorités, les établissements de soin et les joueurs et joueuses. Cependant, ce concept est critiqué pour ne pas résoudre le conflit d’intérêt entre les objectifs économiques des opérateurs (qui bénéficient des revenus générés par les joueurs et joueuses excessives) et les objectifs de prévention, car certaines mesures pourraient réduire leurs revenus ou les taxes associées.

Existe-t-il des outils pour arrêter ou diminuer le jeu ?

expand_more

Sont listées sur la page ci-dessous une série de mesures spécifiques qui ont pu aider des personnes présentant un comportement de jeu excessif. Toutes ne sont pas réalisables et efficaces pour toutes les personnes qui jouent. Il revient à chacun·e de les tester avec prudence, voire de créer ses propres outils

Existe-t-il des traitements spécifiques au trouble lié au jeu d’argent ?

expand_more

Des traitements existent et sont efficaces. Plusieurs types d’approches thérapeutiques ont été décrites mais, hormis quelques techniques ciblées développées en thérapie cognitive, aucune ne peut à ce jour être considérée comme réellement spécifique au trouble lié au jeu d’argent. Les approches thérapeutiques sont fréquemment combinées :

  • Par exemple, la participation à un groupe de paroles, ou des entretiens de famille, peuvent venir compléter un autre type d’intervention.

Par ailleurs, il est fréquent que les programmes de traitement pour le trouble lié au jeu d’argent intègrent un volet socio-éducatif ou socio-thérapeutique, avec des conseils en matière de gestion financière (budget, désendettement, etc.) ou pour la mise en place d’un cadre d’activités de réinsertion socioprofessionnelle.

Que faire en cas de dettes ?

expand_more

Les problèmes financiers, parmi lesquels l’endettement, sont souvent au centre des préoccupations des personnes qui jouent de manière excessive. Ces préoccupations peuvent fréquemment déclencher de nouveaux épisodes de jeu. En effet, se sentant dans l’impasse financièrement, la personne qui joue peut considérer le jeu comme l’unique espoir de « se refaire », la conséquence étant généralement une aggravation de sa situation financière.

La première étape pour désamorcer ce cercle vicieux, consiste à dresser un inventaire des dettes. Cette étape est le plus souvent très difficile émotionnellement, car elle confronte la personne qui joue à la réalité de sa situation financière et des pertes qui ont eu lieu. Mais cette étape est nécessaire pour pouvoir planifier un assainissement qui soit réaliste et tenable dans la durée. La personne concernée peut faire cette démarche seule ou avec l’aide de son entourage ou encore avec celle de professionnel·le·s, par exemple dans un service social spécialisé dans l’accompagnement du désendettement.

Les rechutes sont-elles fréquentes et comment les éviter ?

expand_more

Dans le trouble lié au jeu d’argent, comme dans la plupart des troubles addictifs, les rechutes font partie intégrante du processus de changement. On peut les définir comme la reprise d’un comportement de jeu non contrôlé. Elles sont d’intensité et de durée très variables. Si l’on n’y est pas préparé, elles peuvent être interprétées comme un recul voire un échec ou, à l’inverse, elles peuvent être banalisées. Or ces deux attitudes (dramatisation/banalisation) ne favorisent pas la reprise de contrôle du comportement de jeu. En effet, la personne qui banalise peut passer à côté d’un signal indiquant une perte de contrôle, laquelle risque de s’aggraver. Inversement, la personne qui dramatise peut interpréter la rechute comme une incapacité à changer durablement et sera tentée de renoncer à ses efforts de changement. Il est plus constructif de considérer la rechute comme une occasion d’analyser les nouveaux éléments permettant de consolider le processus de changement.

  1. Gartner, C., Bickl, A., Härtl, S., Loy, J.K. & Häffner, L. (2022). Differences in problem and pathological gambling: A narrative review considering sex and gender. Journal of Behavioral Addictions, 11(2), 267-289. doi:10.1556/2006.2022.00019[]
  2. Flack, M. & Stevens, M. (2019). Gambling motivation: comparisons across gender and preferred activity. International Gambling Studies, 19(1), 69-84. doi:10.1080/14459795.2018.1505936[]
  3. Shaffer, H.J., Hall, M.N., Vander Bilt, J. (1999). Estimating the prevalence of disordered gambling behavior in the United States and Canada: a research synthesis. American Journal of Public Health, 89(9), 1369-1376. doi:10.2105/AJPH.89.9.1369[]
  4. Zack, M., St. George, R. & Clark, L. (2022). Dopaminergic signaling of uncertainty and the aetiology of gambling addiction. Progress in Neuro-Psychopharmacology and Biological Psychiatry, 99:109853. doi:10.1016/j.pnpbp.2019.109853[]
  5. Potenza, M.N., Balodis, I.M., Derevensky, J., Grant, J.E., Petry, N.M., Verdejo-Garcia, A. & Yip, S.W. (2019). Gambling disorder. Nature Reviews Disease Primers, 5(1), 1-21. doi:10.1038/s41572-019-0099-7[]
  6. Linnet, J. (2020). The anticipatory dopamine response in addiction: A common neurobiological underpinning of gambling disorder and substance use disorder? Progress in Neuro-Psychopharmacology and Biological Psychiatry, 98:109802. doi:10.1016/j.pnpbp.2019.109802[]
  7. Dowling, N.A., Merkouris, S.S., Greenwood, C.J., Oldenhof, E., Toumbourou, J.W. & Youssef, G.J. (2017). Early risk and protective factors for problem gambling: A systematic review and meta-analysis of longitudinal studies. Clinical Psychology Review, 51, 109-124. doi:10.1016/j.cpr.2016.10.008[]
  8. Barrense-Dias, Y., Berchtold, A. & Suris, J.C (2018). La problématique des jeux d’argent chez les adolescents du canton de Fribourg 2017-2018 : résultats transversaux et longitudinaux : rapport intermédiaire. CHUV, Institut universitaire de médecine sociale et préventive.[]
  9. Notari, L., Kuendig, H., Vorlet, J., Salvetti, K. et Al Kurdi, C. (2023). Les jeux de hasard et d’argent en ligne à l’ère du COVID-19 et de l’offre légale. Addiction Suisse.[]
  10. Notari, L., Al Kurdi, C., Delgrande Jordan, M. & Sivanesan, N. (2022) Jeux de hasard et d’argent, gaming, sexualité, achats, réseaux sociaux et Internet : des conduites addictives sans substance ? Addiction Suisse.[][]
  11. Groupement romand d’études des addictions (2024, 23 mai). Résultats de l’enquête suisse sur la santé 2022. L’addiction au jeu d’argent a doublé dans la population : il est urgent de corriger le tir.[]
  12. Tomei, A., Petrovic, G. & Simon, O. (2022). Offline and Online Gambling in a Swiss Emerging-Adult Male Population. Journal of Gambling Studies, 38(4), 1215-1228. doi:10.1007/s10899-022-10106-w[]
  13. Adolphe, A., Khatib, L., van Golde, C., Gainsbury, S.M. & Blaszczynski, A. (2019). Crime and Gambling Disorders: A Systematic Review. Journal of Gambling Studies, 35(2), 395-414. doi:10.1007/s10899-018-9794-7[]
  14. Mestre-Bach, G., Granero, R., Vintró-Alcaraz, C., Juvé-Segura, G., Marimon-Escudero, M., Rivas-Pérez, S., Valenciano-Mendoza, E., Mora-Maltas, B., Del Pino-Gutierrez, A., Gómez-Pena, M., Moragas, L., Fernandez-Aranda, F., Codina, E., Mena-Moreno, T., Valero-Solis, S., Guillén-Guzman, E., Menchon-J.M., Jimenez-Murcia, S. (2021). Youth and gambling disorder: What about criminal behavior? Addictive Behaviors, 113:106684. doi:10.1016/j.addbeh.2020.106684[]
  15. Dowling, N.A., Cowlishaw, S., Jackson, A.C., Merkouris, S.S., Francis, K.L. & Christensen, D.R. (2015). Prevalence of psychiatric co-morbidity in treatment-seeking problem gamblers: A systematic review and meta-analysis. Australian & New New Zealand Journal of Psychiatry, 49(6), 519-539. doi:10.1177/0004867415575774[][]
  16. Hartmann, M. & Blaszczynski, A. (2018). The Longitudinal Relationships Between Psychiatric Disorders and Gambling Disorders. International Journal of Mental Health and Addiction, 16(1), 16-44. doi:10.1007/s11469-016-9705-z[]
  17. Grant, J.E. & Chamberlain, S.R. (2020). Gambling and substance use: Comorbidity and treatment implications. Progress in Neuro-Psychopharmacology and Biological Psychiatry, 99:109852. doi:10.1016/j.pnpbp.2019.109852[]
  18. Karlsson, A. & Håkansson, A. (2018). Gambling disorder, increased mortality, suicidality, and associated comorbidity: A longitudinal nationwide register study. Journal of Addictive Behaviors, 7(4), 1091-1099. doi: 10.1556/2006.7.2018.112[]
  19. Edson, T., Slabcynski, J., Lee, T., McAulife, W. & Gray, H. (2023). A Meta-Analytic Investigation of Problem Gambling and Self-Harm: A Causal Inference Perspective. Psychology of Addictive Behaviors, 37(7),946-960. doi: 10.1037/adb0000858[]
  20. Commission fédérale des maisons de jeu CFMJ (2023, 28 novembre). Maisons de jeu en ligne.[]
  21. Notari, L., Kuendig, H., Vorlet, J., Salvetti, K. et Al Kurdi, C. (2023). Les jeux de hasard et d’argent en ligne à l’ère du COVID-19 et de l’offre légale. Addiction Suisse.[]
  22. Lawn, S., Oster, C., Riley, B., Smith, D., Baigent, M. & Rahamathulla, M. (2020). A Literature Review and Gap Analysis of Emerging Technologies and New Trends in Gambling. International Journal of Environmental Research and Public Health, 17(3),744. doi:10.3390/ijerph17030744[]
  23. Johnson, B., Co, S., Sun, T. , Lim, C.C.W., Stjepanovic, D., Leung, J., Saunders, J.B. & Chan, G.C.K. (2023). Cryptocurrency trading and its associations with gambling and mental health: A scoping review. Addictive Behaviors, 136:107504. doi:10.1016/j.addbeh.2022.107504[]