Peut-on parler d’addiction aux jeux de hasard et d’argent ?

Jouer aux jeux de hasard et d’argent peut parfois devenir plus qu’un simple loisir, surtout lorsqu’on le pratique régulièrement. Vous êtes peut-être ici par inquiétude concernant votre rapport au jeu ou celui d’un·e de vos proches.

Mais alors, peut-on parler d’addiction aux jeux de hasard et d’argent ?

Oui car le jeu excessif implique une perte de contrôle, une préoccupation constante pour le jeu et des conséquences négatives malgré lesquelles le comportement persiste. On peut alors parler de comportement de jeu à risque ou problématique.

  • Le trouble lié à l’usage des jeux de hasard et d’argent est le premier trouble addictif reconnu dans des manuels de diagnostics cliniques qui n’est pas lié à une substance. Il fait partie de la catégorie des nouvelles formes d’addiction que l’on appelle aussi « addictions sans substance » ou « addictions comportementales »

Jeu à risque, jeu excessif et trouble lié aux jeux d’argent : quelle différence ?

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On distingue différents niveaux de pratique de jeux 1:

  • L’absence de jeu, pour les personnes qui ne jouent pas.
  • Le jeu récréatif qui se réfère à une pratique où le jeu est perçu comme un divertissement. Les joueurs et joueuses occasionnelles arrivent à prendre en compte leur budget et savent s’arrêter, acceptant la perte de leur mise sans tenter de récupérer l’argent perdu.
  • Le jeu à risque entraîne des conséquences négatives variées. Cela amène les personnes concernées  à augmenter leurs mises et à jouer plus souvent dans l’espoir de récupérer leurs pertes.
  • Le trouble lié au jeu d’argent est un comportement où les individus ont de grandes difficultés à contrôler leur jeu, entraînant des répercussions sérieuses sur leur vie personnelle et professionnelle. Ce comportement peut engendrer des problèmes émotionnels, comme la dépression ou l’anxiété, et même des pensées suicidaires. Souvent, ces personnes empruntent de l’argent pour continuer à jouer ou pour tenter de résoudre leurs problèmes financiers.
  • Enfin, le comportement de jeu excessif englobe à la fois les comportements à risque et les troubles liés au jeu.

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Signes à identifier

Dans cette situation, le jeu dépasse le stade de simple divertissement et commence à avoir un impact notable sur votre vie quotidienne ou professionnelle. Il a aussi bien souvent des conséquences sur l’entourage. Il est donc essentiel d’y être vigilant·e.

Ci-dessous une liste de signes qui peuvent indiquer que le jeu est devenu un problème 2 :

  • Miser davantage d’argent que l’on ne peut se permettre de perdre
  • Ressentir le besoin de miser toujours plus d’argent pour éprouver la même excitation
  • Rejouer dans le but de récupérer l’argent perdu
  • Sentir que l’on a peut-être un problème de jeu
  • Subir des difficultés en lien avec la santé, le stress ou l’angoisse à cause du jeu
  • Faire l’objet de critiques de l’entourage concernant ses habitudes de jeu
  • Subir soi-même des difficultés financières à cause du jeu, ou son entourage
  • Se sentir coupable de ses habitudes de jeu ou de ce qui arrive lorsque l’on joue
Reconnaître ces signes est la première étape vers une prise de conscience et l’adoption de mesures pour retrouver un équilibre dans sa vie. N’attendez pas que la situation s’aggrave : cherchez de l’aide et des ressources pour gérer cette addiction.
  1. CJE (2024), 25 réponses sur les troubles liés aux jeux de hasard et d’argent.[]
  2. Ferris, J., & Wynne, H. (2001). The Canadian Problem Gambling Index: Final report. Ottawa: Canadian Centre on Substance Abuse.[]

Sources :

Addictions comportementales (2021). Spectra. Prévention et promotion de la santé, N° 130, 1-12.  

Al Kurdi, C. & Robert, C. (2020). Le jeu excessif en Suisse  

Le jeu excessif, c’est quoi ? (n.d.) Programme intercantonal de lutte contre la dépendance au jeu.

Williams, Robert J., West, Beverly L., & Simpson, Robert I. (2012). Prevention of Problem Gambling: A Comprehensive Review of the Evidence and Identified Best Practices. Report prepared for the Ontario Problem Gambling Research Centre and the Ontario Ministry of Health and Long Term Care, October 1.