Qu’est ce que la santé mentale ?

La santé mentale (ou psychique) joue un rôle central dans notre bien-être général, et en est même un élément constituant. Elle est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter des tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté » 1. La santé mentale, ce n’est donc pas simplement l’absence de maladie.

En modifiant certains fonctionnements mentaux, les comportements de jeux problématiques vont fortement influencer la santé psychique de la personne et provoquer des envies, des émotions, des humeurs particulières, mais également impacter les relations qu’elle a avec les autres.

On peut dire qu’une addiction influence la santé psychique et vice-versa. Ce qui signifie qu’il est important d’avoir une bonne santé psychique pour pouvoir se sentir bien. 

Qu’est ce que la santé émotionnelle ?

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Par santé émotionnelle, on entend couramment notre capacité à accueillir nos émotions. Elle met en jeu nos expériences personnelles dans un contexte culturel, et représente une forme d’équilibre à un moment donné de notre parcours de vie.

Les émotions négatives liées à une problématique d’addiction peuvent conduire à un déséquilibre, associé à un risque important de développer d’autres troubles mentaux ou problèmes de santé tels que des symptômes dépressifs ou anxieux. Les symptômes dépressifs sont régulièrement associés à des idées suicidaires.

La dépression

La dépression est, dans la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) un trouble mental, caractérisé par des sentiments de tristesse et un manque d’intérêt ou de plaisir pour des activités auparavant enrichissantes ou agréables. Cela signifie que fonctionner au quotidien devient fatigant et difficile, chaque action coûte un effort plus grand qu’auparavant.

Quelques symptômes de la dépression

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La tristesse, lorsqu’elle s’installe de manière persistante, s’accompagne de symptômes tels que :  

  • La perte d’intérêt ou le manque de plaisir au quotidien 
  • Des troubles du sommeil 
  • Des difficultés de concentration 
  • Une diminution de la libido  
  • Une augmentation ou perte de l’appétit, etc. 

La dépression amène aussi souvent à des pensées négatives engendrant  

  • Une diminution de la confiance en soi 
  • Des sentiments de culpabilité 
  • Des pensées dévalorisantes sur soi-même, etc. 

La dépression peut être présente en amont d’un problème de jeu ou survenir à la suite de l’apparition d’un trouble lié aux jeux d’argent.

  • Lorsqu’elle survient en amont, les personnes peuvent jouer pour atteindre un sentiment temporaire de bien-être, qui les pousse à continuer.
  • Lorsqu’elle survient en aval, la dépression peut être une réaction émotionnelle aux problèmes financiers et relationnels résultant du jeu excessif. Dans ce cas, elle entraîne souvent des sentiments de honte et de culpabilité.

La dépression est une maladie concomitante avec sa dynamique propre, pour laquelle il existe des traitements dont l’efficacité est démontrée. Il est donc très important que la personne puisse bénéficier d’une aide professionnelle et d’un traitement spécifique.

Jeu excessif et risque suicidaire

Certaines personnes présentant un problème de jeu expérimentent une détresse telle qu’elles envisagent le suicide, avec ou sans passage à l’acte.

Les problèmes liés aux jeux de hasard et d’argent sont un facteur de risque du passage à l’acte suicidaire. Il a également été montré que l’importance des sommes misées dans les jeux d’argent était en lien avec les taux de suicide. Autrement dit, plus l’on joue à des jeux de hasard et d’argent, et plus l’on dépense des sommes importantes, plus l’on a de risques d’avoir des pensées suicidaires, voire de passer à l’acte. Le risque de tentatives de suicide est 3,4 fois plus élevé chez les personnes jouant de manière excessive (en comparaison à la population générale) 2.

Liens entre jeu excessif et pensées suicidaires

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Il semblerait que trois facteurs aient été identifiés comme amenant les personnes qui jouent excessivement à des pensées suicidaires 3. 

  • Le premier facteur sont les nombreuses pertes (financières, relationnelles, sociales, etc.) associées au jeu excessif. Ces pertes peuvent mener à une détresse importante, voire à de la dépression. La dépression amène souvent à des sentiments de pessimisme ou une impression d’impasse quant à notre futur. Et cela nous rend plus susceptible de développer des pensées suicidaires. 
  • Deuxièmement, le jeu excessif est fréquemment associé à des troubles de santé mentale et à d’autres addictions (drogue, alcool, etc.). Ces derniers sont connus pour être fortement associés au risque de suicide. Il y a donc un risque cumulé lorsque plusieurs troubles coexistent chez une même personne. 
  • Enfin, la tendance à l’impulsivité, qui est fréquente dans l’addiction au jeu, peut contribuer à expliquer le lien entre jeu excessif et passage à l’acte suicidaire. L’impulsivité est souvent associée à la prise de risque, à la colère ainsi qu’à la prise de substances étant eux-mêmes des facteurs de risque de comportements suicidaires. 

L’anxiété

Le lien entre troubles anxieux et jeu excessif est fort et à double sens. Les personnes souffrant de troubles anxieux peuvent utiliser le jeu comme un moyen de soulagement temporaire de leur stress et de leur anxiété. Cependant, ce comportement peut rapidement devenir excessif, aggravant ainsi leur anxiété et menant à des problèmes financiers et personnels. Le jeu excessif peut également entraîner une spirale négative où les pertes et les dettes augmentent l’anxiété, créant un cycle difficile à briser.

Que le trouble précède un problème de jeu excessif ou survienne après son apparition, l’anxiété se développe selon sa dynamique propre et nécessite d’être traitée parallèlement et de manière coordonnée. Il existe des traitements reconnus et efficaces pour adresser ces troubles.

Exemples de troubles anxieux

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Les personnes souffrant de troubles anxieux peuvent éprouver une peur ou des inquiétudes excessives face à des situations spécifiques (comme un événement social) ou, dans le cas du trouble anxieux généralisé, face à de nombreuses situations quotidiennes. Ces symptômes persistent généralement sur une longue période (au moins plusieurs mois) et elles tentent souvent d’éviter les situations qui déclenchent leur anxiété.

Voici quelques exemples de troubles anxieux. 4

  • le trouble anxieux généralisé (caractérisé par une inquiétude persistante et excessive concernant des activités quotidiennes ou des événements spécifiques) ;
  • le trouble panique (qui se manifeste par des crises d’angoisse avec hyperventilation et la peur constante d’en subir d’autres) ;
  • l’anxiété sociale (une peur intense et des inquiétudes dans des situations sociales, de crainte d’être humilié, gêné ou rejeté).

 

  1. Santé mentale. (n.d.) Organisation Mondiales de la Santé.[]
  2. Newman, S. C., & Thompson, A. H. (2007). The association between pathological gambling and attempted suicide: findings from a national survey in Canada. Canadian journal of psychiatry. Revue canadienne de psychiatrie, 52(9), 605–612.[]
  3. 25 réponses sur les troubles liés aux jeux de hasard et d’argent. (2024). CJE[]
  4. Troubles anxieux(2023). Organisation Mondiale de la Santé[]